Ces derniers jours sont à marquer d’une pierre blanche. Le 6 février, le Monde lançait un discret hommage à ce blog, en évoquant dans ses colonnes la décharge de Naamé. Après avoir rappelé quelques dures vérités (une décharge de 200 000m2 pleine à ras bord, qui aurait du fermer il y a 13 ans, mais qui continue à recevoir 2 800 tonnes de déchets par jour, et entraîne problèmes respiratoires, visuels et olfactifs à la population environnante), le quotidien national évoque le plan national de gestion des déchets adopté le 12 janvier dernier. Ce plan prévoit la fermeture de Naamé en juillet prochain, après avoir divisé le pays en 6 zones de traitement des ordures, et mis le focus sur le tri et la production d’énergie. Et un commentaire pertinent du très bon Dominique Salameh, « Si chaque région est munie d’un incinérateur, la tentation va être grande de le rentabiliser, et donc, de diminuer le tri à la source ».
Mais attendez la conclusion… « La réhabilitation de Naamé reste encore à définir. Adib Hamza, le retraité, rêve qu’un lieu de loisirs y soit érigé, et que des projets d’écotourisme naissent dans la région. Dans l’immédiat, en guise de compensation, quelques heures d’électricité gratuite chaque jour, produite par la récupération de gaz méthane sur le site, ont été promises aux riverains. ». La méthanisation, une solution pour acheter la paix sociale ?! je n’y avais pas pensé !
3 jours plus tard, l’Orient le Jour titrait en pleine une d’un très joli « et si on apprenait à trier nos déchets » ? Décidément, il y a urgence (et quand même de l’espoir), bien explicitée par le principal quotidien francophone libanais, qui met en valeur les quelques initiatives citoyennes dans le pays, depuis le compostage à la maison jusqu’à la séparation des déchets en deux ou trois sacs, en passant par les initiatives d’Arc en Ciel pour la collecte sélective et la gestion de filières de recyclables, de Terre Liban pour la compression des objets en plastique et la collecte de 650 tonnes de papier, ou de l’association « L’écoute » qui dispose de 4 000 abonnés dans le pays qui lui confie ses papiers, ses cannettes, son plastique et son verre blanc. Avec un message central, là aussi, il convient de séparer l’organique du recyclable et de ce qui ne peut finir ailleurs qu’en décharge. Et l’organique, qu’est ce qu’on en fait… ? De l’électricité pour acheter la paix sociale !!