Permabusiness

Permabusiness – où est ce que la permaculture peut éclairer l’entrepreneuriat

A l’heure où les grands distributeurs se mettent à communiquer autour des nouvelles valeurs du « mieux manger » (https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/0211902428668-intermarche-veut-surfer-sur-la-vague-du-mieux-manger-2074375.php) et où les ventes des biocoop progressent de 25% en 2016 , je ne me risquerais pas à écrire sur le business de la permaculture, sujet polémique et compliqué s’il en est ! D’autant plus qu’un tas de sites rigolos vous donnent des idées pour lancer un business dans la permaculture !! (cf par exemple le pas trop mauvais http://www.permaculturevoices.com/3-keys-to-starting-a-successful-permaculture-based-business-presented-by-rob-avis-b016/)

Par contre, ma découverte et ma « permaculturisation » progressive m’amènent à réfléchir sur la façon dont le business peut être permaculturel.

Pour ceux qui ne connaitraient pas même le mot, ou qui confondraient permaculture et hydroponie, je renvoie aux inombrables sources du web pour rentrer dans cet univers infini ! Les plus mordus suivront un certificat de design permaculturel un peu partout dans le monde (y compris à Saidoun au Liban !).

Pour les autres, que je reprenne quelques grandes idées :

D’abord, la permaculture n’est pas réservé au jardin, à la culture des tomates ni même à l’agricutlure. Elle est une façon de penser, une méthode, un design. Sans prétendre remplacer le business plan par des buttes, la permaculture a des choses à dire sur l’entrepreneuriat, c’est indéniable.

Ensuite, l’enseignement majeur de cette vision est pour moi l’utilisation de l’environnement/l’écosystème pour jouer avec plutôt que lutter contre. Tout ça fait perdre du temps au début, j’ai moi même du mal à m’appliquer ces règles, mais j’ai pu constater comment les entrepreneurs talentueux accordaient à leurs concurrents le droit d’exister et de grandir à côté, de profiter de leur ombre, de leur traction… comment aussi ils considéraient leurs clients pas uniquement comme des cibles à conquérir mais aussi des alliés à respecter, à comprendre, à attirer dans les filets d’une vision partagée qui les amène à moins s’interroger sur les prix et à plus consommer par adhésion.

Ajouté à un autre enseignement, la nécessaire et longue observation du lieu, de la situation qui nous entoure avant d’agir, le permabusiness exige de prendre du temps et donc, dans un contexte entrepreneurial, de dépenser de l’argent ! C’est l’objet des fonds dit « patients » d’accepter de prendre ce temps, de partager ce risque, de gagner en confiance avec les entrepreneurs pour construire des bases solides, de prendre le temps de pivoter dans sa stratégie, de tester et de revenir en arrière… C’est aussi la capacité de l’entrepreneur à être frugal, à se concentrer sur l’essentiel, à augmenter son focus au fur et à mesure de ses développements, qui est en jeu.

Enfin, dernier point du jour, la permaculture commande de considérer que chaque chose a plusieurs fonctions. Une haie ne sert pas qu’à séparer de la rue, mais aussi à favoriser la polinisation du jardin, à produire des légumes comestibles… J’aime beaucoup cette idée, et m’y retrouve complètement. Les meilleurs entrepreneurs sont capables d’utiliser les ressources qui les entourent « à plein », de s’appuyer sur leurs amis, leurs familles, leurs prospects, leurs investisseurs, comme des soutiens. Ils savent les « manipuler » dans les meilleurs sens du terme, construire avec eux.

Et tout ça, ce n’est pas réservé au green business, aux « bons » projets, mais ouvert à tous, quelque soit le domaine d’action.