Roger le Boulanger

J’aimerais vous parler de Roger. Roger le Boulanger.

Parce que bon, dans la vie y a des projets très ambitieux qui coûtent des millions de dollar, des tous petits projets, des projets militants, des projets entrepreneuriaux… et puis il y a des gens comme Roger. Qui font du pain, tout bêtement mais avec une passion débordante et un modèle économique imparable. Car, comme le disait maitre Gildas dans le cours de permaculture, c’est important de bosser avec des pros pour que des gens puissent vivre de leur approche permaculturelle. C’est un truc que souvent j’ai du mal a partagé avec des « activistes », de ong et que les entreprises comprennent mieux. L’idée qu’il est normal de payer des gens pour un talent qu’ils ont, que c’est la condition de la construction d’une économie saine.

Enfin, je m’égare et je reviens à Roger, qui a comme canal de distribution une liste whatsapp à qui il envoie quand ca lui chante, et quand il recoit un bon produit, un message du type « dépéchez vous de commander, je fais mon levain ce soir et demain je livre du pain à la noisette/de campagne/aux figues… en fonction des saisons et de ce qu’il trouve ». Et le lendemain, vers 6 ou 7 heures, un petit groupe de fanas se retrouve devant la petite boutique, passe une heure à papoter avec Roger de l’huile, du pain, de la bouffe… et sort avec plaisir un billet un peu plus gros qu’il ne l’aurait fait dans une boulangerie industrielle, pour déguster ensuite ledit pain à la maison !

Le client se fait parfois engueuler (j’ai en tête ce soir exceptionnel où j’allais au cinéma juste après avoir récupéré mon pain et où Roger, désespéré de ne pas voir son pain reposer tranquillement dans ma cuisine m’a construit 2 petits supports en papier pour que le pain repose à sa guise pendant la séance) ; et s’il le souhaite il peut se faire livrer… à vélo.

J’adore, et d’une manière plus générale c’est ce que j’aurais aimé à Pondicherry comme à Beyrouth. Ici plus qu’à Paris, on consomme chez des amis, des connaissances, la relation commerciale est chaude… comme du bon pain !