L’assoc mayennaise

Bon, c’est sur ce titre est très facile et j’aurais pu m’en passer. Mais je voulais prouver que, que ce soit en Inde, au Liban ou en France, quelque chose demeure : mon gout pour les mauvais jeux de mots.

On a eu plusieurs messages et appels qui nous laissent à penser que plusieurs d’entre vous sont un peu paumés sur nos mutations en cours ! Alors, pour résumer, après 10 ans passés à l’étranger, Tamara, mon épouse, a réussi avec succès un concours de proviseur, qui nous amène cette rentrée à une nouvelle forme d’expatriation… en Mayenne. Depuis quelques jours, nous sommes établis à Chateau Gontier, une très charmante petite ville entre Angers et Laval.

On ne savait pas très bien sur quoi on allait tomber, mais nos premières impressions sont plutôt réjouissantes.

Petit résumé de mes premières impressions suite à quelques rencontres et visites dans le vaste champs du circuit court, de la permaculture et de la production bio en Mayenne :

  • tout d’abord, c’est fou ce que ça ressemble au Liban ici. Pas tellement les paysages, bien sur, ni le climat ou l’ambiance ; mais ce côté « pays de réseau », « territoire improbable » dont personne ne sait vraiment d’où il vient ou comment il a été créé, tiraillé (sans vouloir pousser trop loin la comparaison) par des influences extérieure (Syrie, Arabie Saoudite, Israel… là bas ; Rennes, Angers, Nantes, le Mans ici). Il reste ici comme là l’impression d’une vraie identité, d’un sentiment d’appartenance à un territoire, d’une fierté et une qualité d’accueil admirable.
  • la grande différence pour nous c’est l’usage intensif de la voiture. La ville, le territoire est très mal desservi par les transports en commun pour les connexions intra départementales. Au final, l’univers de référence reste un cercle d’1 heure/1 heure 30 autour du lieu d’habitation. La différence c’est qu’à Paris ou à Beyrouth ça veut dire quelques kilomètres en métro ou en bus ; et qu’ici ça veut dire une cinquantaine de bornes en voiture.
  • C’est un point que je voudrais creuser. Cette organisation des transports entraîne beaucoup de choses, en particulier dans la distribution de produits alimentaires. A Chateau Gontier même, l’économie semble bien tourner, la population grandir, on ne se sent pas du tout dans une zone rurale sinistrée, mais les 4 ou 5 grandes surfaces qui encerclent la ville dans autant de zones commerciales ont visiblement tué quasiment tout commerce alimentaire de proximité
  • C’est quand même un paradoxe qu’il soit plus facile de vivre une vie « de village », de « proximité » en centre ville qu’à la campagne.
  • côté circuits de distribution, indéniablement, il s’est passé beaucoup beaucoup de choses en mon absence. C’en est même vexant. Et ce qui me frappe ici c’est la manière dont les producteurs bio se regroupent pour multiplier les initiatives de distribution. Producteurs laitiers (cf mon post Invitation à la Ferme) mutualisant moyens de production, démarche qualité… pour dialoguer sans complexe avec la grande distribution ; maraicher bio sur 5 hectares positionné sur une route très fréquentée qui lui permet d’animer une petite épicerie coopérative de producteurs près de Chateau Gontier (Au Local, qui porte bien son nom) ; producteurs regroupés pour attaquer ensemble la restauration collective… Je n’ai pas encore vu d’organisation structurée par les consommateurs, assez peu d’initiatives de transformation, pas tellement de permaculture, mais c’est avec gourmandise que j’attends les rencontres des semaines à venir !

Une réponse sur “L’assoc mayennaise”

  1. Bravo pour le jeu de mots et encore plus pour ton article. J’aime vraiment cet esprit positif et curieux qui t’anime. Bonne chance pour cette nouvelle vie

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