Les mains dans les vers ou bullshit le retour

Les cordonniers étant en général les plus mal chaussés, j’ai toujours autant de mal à expliquer ce que je fais et surtout en quoi consiste mon business model !

Mais de fait, le premier trimestre mayennais est plein d’excitation, de voyages, de projets et de fun. Est ce que je vais sauver le monde et devenir riche avec ça ? Pas sur, mais j’ai rarement vu des projets échouer quand ils évoluaient dans leur zone de swag, soit la case en haut à droite de la matrice « je sais plus ou moins faire »/ »l’objectif est plus ou moins coton à atteindre ». Donc, je ne m’inquiète pas !

Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que je sors d’un intéressant cycle bullshit/fullshit, qui n’a rien de désobligeant pour personne. Full shit en début de semaine avec l’excellent Eric de la très belle boite de compostage de proximité du Maine et Loire, Label Verte. Des gars qui prennent leur pied à tremper leurs mains dans des caisses en bois remplis des restes d’assiettes des gens et de vers de terre.

Plus sérieusement, la France, et l’ADEME en particulier, ont eu la riche idée d’organiser l’initiative citoyenne autour du compostage. En haut de la chaine alimentaire, des maitres composteurs (dont je fais partie, je vous le rapelle), formés et dédiés, qui animent des réseaux de guides composteurs à l’échelle d’un quartier et supportés par des référents dans chaque immeuble. Tout ce petit monde est formé, signe des chartes, regroupe ses voisins et s’emploie à ce qu’un maximum de déchets organiques (composés à 80% d’eau je vous le rappelle) ne viennent pas encombrer les décharges, les incinérateurs ou les rues avoisinantes. Et comme dans quelques années, cela deviendra obligatoire, il est heureux qu’un mouvement citoyen se soit déjà emparé du sujet ! Bien entendu, le volume traité est faible par rapport à l’enjeu mais on a affaire là à un sujet où, enfin, les pouvoirs publics et les entreprises assument qu’animer des bénévoles sur un terrain ça a un coût, ça demande de la compétence, de l’organisation.

J’y reviendrai dans un prochain post, l’Afrique regorge d’initiatives de kiosques qui outillent des entrepreneurs villageois pour vendre des produits solaires, de l’eau, récupérer des déchets. C’est souvent très malin et bien pensé, mais ça manque en général d’effort sur l’animation du réseau. Bref, ce n’est pas le sujet du jour. Le sujet du jour c’est la fin de la semaine, en univers « bullshit », entouré de consultants réfléchissant à Dakar sur la manière dont le crowdfunding pourrait être un moyen de soutenir le développement entrepreneurial en Afrique.  Je dis bullshit parce que c’est un cliché mais je ne le pense pas, car ces aller-retour entre conceptualisation et action sont nécessaires, et que nombre d’experts ont vraiment « les mains dedans » alors que je vois nombre d’entrepeneurs le nez dans leur clavier !

Je compte bien revenir tantôt sur ce concept fascinant du crowdfunding qui est à la banque ce que le composteur du quartier Bamako d’Angers est à Véolia. Une disruption en puissance ! Et probablement une nécessaire alliance. Le bullshit avec le fullshit, la recette du succès ?

 

Une réponse sur “Les mains dans les vers ou bullshit le retour”

  1. Je ne suis pas sûre de tout comprendre aux subtilités du bullshit et du fullshit mais ce qui est sûr c’est que tu sembles avoir toute ta place dans ces nouvelles perspectives

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