Pour une raison que j’ignore, je me suis pris d’une passion fin 2018 pour la blockchain. Pas tellement pour le bitcoin, qui en est une des applications, mais bien pour cette technologie qui, telle que je la comprends, permet de sécuriser des transactions et fournir un support, une « base » à des applications décentralisées qui peuvent s’affranchir d’un « animateur » ou d’un « agrégateur » central. Un peu comme si, parce que vous avez entièrement confiance dans le système, vous pouviez vous connecter directement à des chauffeurs ou à des loueurs d’appartement plutôt que de redistribuer de la valeur à Uber ou à Airbnb. Ca peut conduire comme au meilleur, mais ça ouvre en tout cas de nouveaux horizons de créativité pour « disrupter le monde » comme on dit dans la start up nation !!
Le pire, c’est ce que je suis en train de lire sous la très jolie plume de Yves Martin Laval, qui se trouve connecté par le truchement d’un business plan très joliment réalisé à des projets mayennais. Yves Martin est aussi auteur et il romance dans un très bon bouquin, Bitcoin Deflagration, de sombres histoires de mafia et, surtout, les arrières cours de l’univers des levées de fonds et des Commencent Haut (Start Up autrement dit).
Le meilleur (enfin, à confirmer quand même !) c’est un projet de monnaie libre que j’ai incroyablement découvert dans une salle alternative de Château Gontier, à l’occasion d’une présentation proposée par le groupe local des Colibris.
A l’origine, le Sou, première monnaie libre en France et en Navarre. Un peu différente (mais c’est subtil) des monnaies locales, par le fait notamment que chaque adhérent reçoit chaque mois des « Sous » sur son compte, dans une unité théoriquement non convertible en euro (pour vraiment contourner le système monétaire et les méchantes banques qui font rien qu’à créer de la monnaie en procurant du crédit aux entreprises) et avec une logique de monnaie fondante (la monnaie perd de sa valeur si on ne l’utilise pas). Cedit Sou, monté par un groupe du nord Mayenne s’est transformé en une monnaie libre nationale, reposant sur une blockchain, et qui s’appelle aujourd’hui le G1 (on prononce « Djune »). Chacun est libre d’y participer s’il est coopté par 5 personnes, et peut dès lors recevoir ses G1 mensuels, proposer des activités, des services, des produits à la communauté, pour l’instant réduite mais qui ne demande qu’à croitre. Sur Château Gontier même, le cinéma et la marchande d’habits ethniques jouent le jeu. Et ce groupe dynamique ne compte pas s’arrêter là. Des projets de coopérative en G1 sont en train de naitre. J’ai même émis l’idée, peut être stupide mais à creuser quand même, d’un club d’investisseur local (une CIGALES), que nous sommes en train de monter sur Château Gontier, qui pourrait investir en G1 !
Bref, ca a un côté un peu « hyper alternatif » et en rupture avec le système avec lequel je ne suis pas très à l’aise, et une dimension un peu obscure pour participer et intégrer la communauté, mais c’est indéniablement créatif, innovant et à suivre ! A découvrir sur https://duniter.org/fr/.