Et si l’on tentait le saut en lenteur ?

Tout a commencé quand ma fille Natacha a démarré son CIFRE dans un incubateur parisien de la start up nation et a entrepris de me déconstruire ce que je pensais être indéconstructible, le « Pitch ». En tant que responsable d’une plate forme de financement de projets innovants, faire un bon Pitch, c’était le graal. Résumer en 15 minutes, 5 minutes ou 30 secondes un projet complexe me semblait être la quintessence de l’acte entrepreneurial. Pas entièrement à tort d’ailleurs. Le « métier » de l’entrepreneur ne consiste-t-il pas à agréger autour de lui une foultitude de prospects, fournisseurs, partenaires, salariés, appuis, financeurs… pour lesquels tout ce qu’il a à vendre c’est une bonne histoire, de nature à créer la confiance et l’enthousiasme. Mais voilà, ce Pitch est devenu une mode, et trop nombreux sont les conseillers, financeurs de l’entrepreneuriat qui n’évaluent plus que l’art oratoire et pas assez les véritables compétences entrepreneuriales. Car s’il y a bien une leçon que j’ai gardée de mon passé dans la start up nation, c’est la valeur du temps. Seuls submergent ceux qui savent durer, s’engager sans relâche, des mois et des années durant, confiants dans leur étoile et dans leur vision. J’ai très rarement observé de « coups », de projets réussis à coup de millions investis au premier jour. L’opiniatreté et la constance dans l’effort sont, heureusement, les 2 valeurs cardinales. Ca n’empêche pas l’esbroufe, le charisme, la chance… mais tout ça sans patience a peu de chance d’aboutir.