Le financement des foules

Quand je réfléchis avec grande naiveté à la vaste ubérisation du monde de l’énergie, et au rôle que la méthanisation pourrait y jouer, la question du financement joue évidemment un rôle central.

Il est d’usage de considérer qu’un projet dans les énergies renouvelables se finance en partie (30%, c’est la coutume) sur fonds propres et en partie sur de la dette bancaire.

L’apparition de plateforme de finance participative (crowdfunding) dédiées au financement de projets d’énergies renouvelables ne changera certainement pas la donne en volume mais introduit tout de même quelques coins et donne aux riverains des projets un rôle intéressant dans le suivi et le soutien à des projets qui les concernent au premier chef.

Que ce soit au travers de prêt (Lumo, Lendosphère pour de plus petits projets, GreenChannel que GDF Suez compte lancer l’été prochain) ou d’investissements (en particulier les dynamiques Energies Partagées qui s’intéressent à présent aussi au biogaz !), il devient possible de constituer des groupes de particuliers, la plupart du temps résidant à proximité des projets d’énergie renouvelable, et qui placent une petite partie de leur épargne dans ces projets.

Par rapport au solaire ou à l’éolien, le biogaz n’est pour l’instant pas un excellent candidat. Il mobilise des montants initiaux important, est long à démarrer, a des modèles économiques encore peu prouvés. Mais il a des atouts pour l’avenir ! En particulier le risque pour nombre de projets d’être « ZAD-isés » s’ils n’intègrent pas les riverains très tôt dans le processus ; le fait que la source d’énergie, ce sont des déchets et qu’il est probable qu’on puisse imaginer des modèles dans lequel les émetteurs sont aussi les financeurs et les bénéficiaires des « output » d’un digesteur ; que justement le temps soit long et se prête bien à des discussions multi partites…

De l’info à lire sur http://m.actu-environnement.com/actualites/crowdfunding-citoyens-financement-participatif-energies-renouvelables-24247.html#xtor=EPR-1 et un projet marrant à observer, Zooshare, un zoo de Toronto qui cherche à lever 5M USD pour un digesteur de 500kW (ça fait quand même cher du kW!). Plus près de chez nous, allez donc faire un tour et soutenez les projets Methalayou et Methadoux, porté par un groupe d’agriculteurs respectivement des Pyrénées Atlantiques et de Charente Maritime, sur le site de Energies Partagées. Des projets « lourds », à 5M€, traitant une cinquantaine de tonnes par jour de déchets agricoles avec injection sur le réseau de gaz naturel ou d’électricité. Avec, pour Methadoux une présentation claire et trop rare de la valeur agronomique du digestat et de ses possibilités d’épandage.

Un peu de pédagogie

Cet article est dédié à Marie Lys et Florence, mes 2 tantes qui ont « liké »,et même commenté un papier particulièrement aride sur le « benchmark européen des stratégies de méthanisation de l’ademe » ! Je vais être plus pédago aujourd’hui, et rapidement citer l’excellent Mr Moulinot, pionnier du trio des biodéchets, et particulièrement mis en lumière ces jours ci.

Encore ce matin, dans le cadre d’un long et intéressant reportage sur RFI sur le gaspillage alimentaire, Mr Moulinot cite quelques chiffres édifiants : chaque tonne de déchet alimentaire récupéré et méthanisé permet de générer 60m3 de biogas, soit 350kWh d’énergie, ou l’équivalent (vous voyez un peu la pédagogie !) de 1 machine à laver qui tournerait 1 heure pendant un an (ou, ça va de soi, de 350 machines à laver qui tourneraient ensemble pendant 1 heure). Cette tonne produit aussi du bon compost azoté, qui retourne aux champs et permet la production alimentaire, qui elle même finira dans les assiettes…

Multiplions ça par 20kg de déchets alimentaires par an et par français (500 euros gâchés, tout de même) ou par 17 millions de tonnes de biodéchets au total par an, et ça nous donne un joli potentiel, que le législateur commence à considérer. La loi oblige en effet les émetteurs de déchets à les trier à partir de 20 tonnes émises par an depuis 2015, et à partir de 10 tonnes par an l’an prochain. Autant dire que ça va concerner l’immense majorité des restaurants et, on peut l’espérer, contribuer à la réduction du gaspillage alimentaire.

En 2015, et sur un mode volontariste, ce sont aussi les cantines du 2e arrondissement qui s’attaquent à ce problème. C’est à lire sur le site du Parisien, à qui j’ai emprunté la photo en tête d’article.

La fin de l’age de pierre n’a pas eu lieu parce qu’on manquait de pierres

Beaucoup de boulot, les amis, en ce moment, quelques déplacements et je me retrouve à ne plus penser à alimenter suffisamment ce blog. Si je veux qu’il reste la référence mondiale du biogas au Liban écrit en français, il faut que je me reprenne !

Avant de publier quelques commentaires sur le salon européen du biogas de Nantes de la semaine dernière Continuer la lecture de « La fin de l’age de pierre n’a pas eu lieu parce qu’on manquait de pierres »

Kenya de nouveau en Afrique ?

Hello amis du biogas et des mauvais jeux de mots !

Comme dit dans mon dernier post je reviens un peu perturbé de mon dernier voyage en France, où il semblerait que les annonces de Ségolène Royal aient du mal à se concrétiser en projets concrets. Les acteurs de la méthanisation souffrent, les retours sur les premiers projets ne sont pas toujours aussi bons qu’espérés, tout le monde découvre qu’après tout traiter du déchet c’est pas si simple.

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Naame, le grand dégazage. Suite et fin ?

Comme avec Alexandre le mois dernier, j’ouvre ici ce blog à Elodie, qui me supporte sur le fond comme sur la forme depuis maintenant 6 mois. Qu’elle en soit ici grandement remerciée, d’autant plus qu’elle rend compte ci dessous d’une émission récemment diffusée et qui traite du biogas sur décharge au Liban !

Une petite bouffée d’optimisme (même si l’effet d’annonce est probable et qu’il est prudent d’attendre de voir les turbines tourner pour se réjouir !) après une semaine passée en France dans un contexte « difficile » pour l’industrie de la méthanisation.

Anyway, la parole est à Elodie…

Le gouvernement libanais a décidé d’exploiter le biogaz produit spontanément par la plus grande décharge à ciel ouvert du Liban. D’ici six mois, le gaz émanant de la dégradation naturelle des déchets déversés depuis une dizaine d’années à Naamé, alimentera en électricité les communes alentours gratuitement pendant 15 ans.

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Toilets first, temples later

Les excréments humains sont assez peu méthanogènes. Mais dans ma grande ouverture d’esprit, j’ai décidé de ne pas abandonner leur étude. D’autant plus qu’Alexandre Fekete, un jeune professionnel passionné, qui connaît bien ce sujet et vit à Beyrouth, m’a proposé d’être le premier contributeur extérieur à publier sur gazdeshit.com.

Je lui laisse la parole ci dessous (sans censure, mais du coup bien sur ses propos n’engagent que lui !). Et reviendrai probablement sur le sujet en fin de semaine après avoir visité en Inde le roi de la toilette, l’entreprise sulabh. Et comme le dit notre vénéré premier ministre indien, « toilets first, temples later ».

Alexandre, à toi la parole… Et on commence à s’attaquer au sujet côté collecte et gisement.

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Signaux faibles. Y aurait il du gas dans l’eau ?

Le repérage des signaux faibles est un sport pratiqué par tous les stratèges du monde. Il est peut être trop tard pour les stratèges du biogas, maintenant que la presse généraliste se met à commenter de plus en plus régulièrement les atouts et les enjeux de cette technologie séduisante.

Non pas que ça rende ladite technologie plus rentable pour autant, mais au moins ça provoque des vocations, ça éduque les décideurs et ça amène tout un chacun à réfléchir aux limites et au potentiel du biogas dans le monde !

Dernier papier en date, celui de l’Express, http://www.lexpress.fr/emploi/business-et-sens/le-biogaz-bouscule-le-modele-de-grdf_1645216.html, qui n’hésite pas à comparer la méthanisation à un « tour de magie » ! Un tour de magie assez ancien tout de même, puisqu’il est question ici de la méthanisation des boues de station d’épuration de Strasbourg par Suez (1,6M de m3 de gas produit qui alimenteront 5 000 logements basse consommation ou 1 500 véhicules propres). Suez propose une petite vidéo pédagogique sur ce procédé sur son site.

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Biovalsan, pose de la première pierre, sur le site de Strasbourgphoto.com

Toujours difficile de savoir comment ces chiffres « magiques » sont calculés, mais toujours est il que l’application sur boues de STEP est l’une des plus matures dans la méthanisation en France. On estime à une soixantaine les stations équipées (sur 19 000 stations en France), la plupart de plus de 50 000 équivalent habitants (54 sur les 62). Chaque année, on estime que ce sont 350 000 tonnes de boues qui sont traitées. Les prévisions de notre vénéré ministère ne prévoient qu’une très faible croissance de cette application, et estime qu’au mieux 80 unités seraient équipées en 2020. Une croissance bien moindre que les projets à la ferme ou les projects collectifs.

Pour revenir au très bon papier de l’Express, j’aime beaucoup l’approche. L’idée c’est qu’en 2020, le biogas pourrait représenter 5% du gas dans les réseaux (une estimation de GrDF, c’est pas moi qui le dit !), et jusqu’à 50% en 2050 (ça c’est l’ADEME). Et depuis juin 2014, le biogas issu des boues de STEP a « droit d’entrée » sur les réseaux de gas. Ca ne représente pas qu’une évolution technique. Aucun doute, Suez ou Veolia sont capables de maîtriser la construction et l’opération d’un digesteur ! Mais plutôt un enjeu de métier et de « coeur de compétence stratégique ». Car la méthanisation, c’est avant tout un travail sur la « recette » en entrée, et donc la sécurisation des flux de déchet, la discussion et la mise autour de la table des agriculteurs, industriels et autres producteurs de déchets. C’est aussi un enjeu d’évacuation des digestats, et donc là aussi de discussion avec les agriculteurs. C’est ce qui fait la beauté (et la complexité !) d’un projet de méthaniseur.

L’article conclut avec un risque évident, celui de créer des substrats pour le simple plaisir (enfin plutôt pour le complexe intérêt économique lié aux tarifs de rachat) de générer du gas. Il illustre ce risque par la ferme des 1000 vaches. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire là dessus. Quand je vois la taille des fermes en Inde ou au Moyen Orient, je ne dis pas que c’est un modèle de société, mais tout de même, je ne suis pas du caractère scandaleux autant qu’on l’a dit sur cette ferme.

Pour en savoir plus sur le projet de Strasbourg, utile de consulter le site du projet – http://biovalsan.eu/biovalsan/les-actualites/100-parution-du-cadre-reglementaire-francais-du-biomethane-issu-de-step-permettant-le-deblocage-du-projet.html

Welcome, Bill !

Avant d’évoquer dans ce post un « grand » et fameux entrepreneur convaincu lui aussi qu’il serait dommage de passer à côté de la transformation de la « shit » en « gaz », je voudrais ici saluer Saly, une jeune entrepreneuse que j’ai été rencontré hier à Tripoli. En plus d’animer le club des entrepreneurs tripolitains, Saly est la co créatrice de Greenways, une entreprise qui trie, tous les jours, 6 tonnes de déchets lui provenant de petites municipalités, d’écoles, de restaurants des environs, dans une petite installation proche du port. S’il y a bien une chose que je sais faire, c’est reconnaître un entrepreneur quand j’en ai un en face de moi, et apprécier cette impression d’évidence, de force tranquille, de confiance dans sa vision, de focus dans son exécution, de clarté dans sa proposition de valeur. Leur site ne rend pas hommage à cette ambition (mais j’ai remarqué que la qualité des sites web était souvent inversement proportionnelle, au moins au démarrage, à la puissance de l’exécution), mais vous pouvez prolonger la lecture sur https://www.facebook.com/GreenwaysLB).

On la croit (ou en tout cas on a envie de la croire et de la suivre !) quand elle assure qu’elle va décupler son installation, multiplier les acheteurs, faire évoluer son modèle pour dépasser le simple tipping fee qu’elle perçoit aujourd’hui. Et pour ce faire… s’intéresse à la méthanisation. Elle est pas belle la vie ? Et peut être plus encore que la veille au rassemblement pour Charlie, sans vouloir tout mélanger, l’impression que contre les pesanteurs politiques (pour info, le parlement libanais a aujourd’hui prolongé de 6 mois la durée de vie de la décharge de Nahme et le contrat avec Sukleen, contre toutes les annonces de ces derniers mois) et les risques, ces entrepreneurs ne sont peut être pas la solution, mais qu’ils éclairent le présent et l’avenir !

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Image tirée du site du concours de business plan Maurice Fadel, dont Greenways est lauréat en 2012

Enfin, allez, back to the big fishes. J’avais déjà croisé la fondation Bill et Melinda Gates dans la méthanisation en Inde, dans le cadre de leur soutien à MAILHEM. Des gens de goût, puisque « The Gates Foundation appreciates Mailhem for our rare balance of research rigour, market drive and enthusiasm for converting waste liabilities to value ».

Aujourd’hui, cette même fondation fait naître un vent d’espoir pour les amoureux du gasdeshit (cf par exemple la note de Bill sur son blog), puisqu’elle soutient Janicki dans le développement de son « Omni Process » une unité low cost transformant 12m3 de « human waste » par jour en 10 800 litres d’eau potable en la chauffant à plus de 1000 degrés d’une part et 150kW d’énergie d’autre part. Le tout sur 120m2. Les 20% de biomasse qui constitue les excrêments humains sont utilisés pour faire fonctionner l’unité de stérilisation. En 2016, un modèle plus puissant devrait permettre de couvrir un périmêtre de 100 000 habitants (92m3 traités par jour, 86 000 litres produits et 300kW de puissance installée). Rien de bien nouveau sous le soleil, techniquement au moins, la plupart des stations d’épuration étant déjà souvent associées à des méthaniseurs qui transforment leurs boues en énergie pour l’alimentation de l’installation. Mais si vraiment Janicki Bio Energies est parvenu à produire un pilote low cost, fiable, constructible en Inde et en Afrique, et que Bill met son talent et ses moyens au service de sa promotion, on touche à quelque chose d’intéressant ! Un premier pilote doit arriver à Dakar en février (l’ONAS, qui testera le projet sur des boues de vidange, estime le coût complet d’installation à 1M de USD), suite à quoi des entrepreneurs locaux devraient s’y intéresser et l’adapter. Ce qui m’inquiète un peu c’est que le site web de Janicki Bio Energies est un modèle à mettre entre les mains de tous les business developer du monde. Problème illustré et clair (40% de la population mondiale n’a pas accès à des infrastructures sanitaires adaptées, 700 000 morts de diarrhée par an),  solution évidente et abordable, envie d’en savoir plus… Bon, je triche un peu parce qu’il n’y a en fait pas de processus de méthanisation impliqué dans le omni process, mais un usage de la vapeur générée par le chauffage des effluents.

Et pendant ce temps, dans le monde merveilleux des start up…

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Ca faisait plaisir de participer la semaine dernière à deux « raouts » typiques de ce que j’ai connu en France dans ma période « start up » et qui m’a un peu manqué, il faut bien le dire, pendant mes 6 années indiennes.

Une genre de bulle, certes, autour de l’entrepreneuriat, déconnecté des réalités quotidiennes qui, pour le coup, m’ont beaucoup plu pendant ces 6 années indiennes. Mais une bulle dynamique, positive, attrayante et bienveillante pour ces milliers de petits jeunes qui se lancent inconsciemment dans un projet d’entreprise.

D’autant plus au Liban, où il est quand même agréable d’être avec 2000 personnes dans une salle à échanger sur le problème majeur de la région… Daesh ? la crise syrienne ? l’absence d’un président depuis plus de 6 mois ? Les scandales alimentaires ? Non… le scandale absolu du moment c’est la vitesse d’Internet. Ca, ca va, ça semble possible à résoudre quand même !

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Enfin, la grande nouvelle au Liban, c’est la Banque Centrale (BDL) qui injecte près de 500 millions de dollar dans l’économie de la connaissance, au travers d’une circulaire (la 331 pour votre information) qui permet aux banques de réinvestir l’équivalent de 3% de leur capital dans des start up. Plus exactement, de prendre jusqu’à 80% du capital d’une start up, avec un exit maximum à 7 ans et un plafond unitaire d’investissement équivalent à 10% du capital de la banque.

Cet investissement est garanti à 75% par la Banque centrale. En retour, la banque centrale et la banque commerciale se partagent les profits.

Les banques peuvent aussi, avec le même mécanisme, investir dans des fonds de capital risque et dans des incubateurs. On sent que l’écosystème bouillonne autour de ça et qu’on risque d’assister à une profusion de nouvelles structures dans les mois à venir. Bien sur c’est limité (500 millions, ce n’est quand même pas énorme, d’autant plus que c’est un montant théorique) voire dangereux (comment les banques peuvent elles assumer la sélection des projets ? c’est un peu fou d’imaginer qu’une banque va pouvoir se retrouver avec 80% du capital d’une start up…)

Mais, quoiqu’il arrive, c’est un mouvement intéressant, qui amène tout le monde à réfléchir à ce qui va autour. Autour avant, c’est à dire la génération d’un deal flow plus conséquent au travers des incubateurs et des accélérateurs. Faut voir, c’est pas toujours là que naissent les meilleurs projets, mais c’est un signe favorable. Autour après, c’est à dire travailler les possibilités d’exit, avec un marché plus liquide. Et autour pendant, c’est à dire ces fameuses infrastructures, internet en particulier, qui ne sont pas à la hauteur des ambitions de l’économie libanaise.

Bref, tout ça est très positif, très excitant, et c’était un peu dommage qu’en dehors de la très bonne Loraine Habib (BlaBla car) sur la scène et du Camping sur le programme, aucun intervenant français ne soit là pour rebondir. L’excellent ambassadeur anglais a fait un tabac avec son hub uk/liban et il y a dans l’année à venir une belle fenêtre d’opportunité pour les coopérations internationales avec le Liban dans la knowledge economy !

L’occasion aussi de revenir sur ce qui fait la force de l’entrepreneuriat libanais. Une diaspora en Afrique, aux Etats Unis, en Amérique du Sud et en Europe (n’oublions pas que les libanais sont 12 millions dehors et 4 millions dedans), une manière de concevoir le business immédiatement globale et multiculturelle, le marché local étant trop petit pour n’importe quel projet et tout le monde parlant au moins 3 langues à la naissance, une résilience évidente, une culture du service et de la créativité, un écosystème finalement assez développé pour soutenir tout ce petit monde et un bon niveau d’éducation supérieure. N’en jetez plus, il y a tout ce qu’il faut pour avancer ! Yallah !